mercredi 27 avril 2011

Les nouveaux

Les nouveaux ne sont pas des Wikipédiens comme les autres. En fait, si l'on y regarde de très près, à peine un cinquième se conduisent d'emblée comme de bons petits Wikipédiens - il faut donc croire que c'est une attitude beaucoup plus acquise qu'elle n'est innée.

J'essplique.

Je suis allé ce matin consulter le journal des créations des comptes utilisateur sur Wikipédia, histoire de voir ce que nos potentiels nouveaux correligionaires avaient sous le capot. J'ai comme d'habitude pris au hasard une tranche de 100 comptes que j'ai utilisés comme étalon de ce qui suit. Caveat emptor, donc: cela ne représente qu'un échantillon restreint à un instant t, et peut légèrement différer de la réalité des 450 comptes créés quotidiennement. D'un autre côté, ça peut aussi permettre de se donner une bonne idée ce à quoi ces 450 peuvent ressembler.

Bref. Premier constat (et première surprise), ce n'est pas parce qu'on crée un compte qu'on va se mettre à contribuer dans la foulée. Bien au contraire:

Même en ayant eu le temps nécessaire à la rédaction de ce billet, j'avoue ne pas avoir d'explication au fait que 60% des comptes créés ce matin n'ont commis aucune contribution - même pas une qui fut effacée par la suite. Quelque chose qui me surprend moins par contre, c'est que les quatre cinquièmes de ceux qui se lancent dans la grande aventure du bouton modifier ne le font que sur une seule et même page. Je dirais que c'est la variante 2.0 du "trempons un doigt de pied pour voir si ça mouille".

Zoomons un peu pour regarder ce que font ces nouveaux contributeurs un peu plus déshinibés que les autres:

Je vais partir du principe que tout le monde sait lire et que les catégories sont suffisamment explicites -à défaut d'avoir pu trouver des couleurs suffisamment tranchées-, et faire court dans l'analyse: on a au final assez peu de comptes créés pour vandaliser, pas mal d'autopromotion1, et quelques personnes qui soit comprennent la machine soit, dans un cas sur six, pas du tout - c'est cette dernière catégorie qui pour moi regroupe à la fois ceux qui "font un essai" sur leur page utilisateur, écrivent sur une page méta parce qu'ils se croient sur un forum, et enfin commettent une violation de copyright (le fameux "copyvio"), parce que c'est bien connu que tout ce qu'on trouve sur internet, c'est gratuit. 

De l'autre côté, même si la plupart de ces gens n'auront au final et comme indiqué plus haut contribué que sur un seul article, une bonne moitié l'aura fait pour l'améliorer. C'est pas si mal pour un début.

Derniers chiffres qui n'en sont pas, en guise de conclusion:
  • Toutes les créations autopromotionnelles ont été supprimées, et tous les vandalismes ont été révoqués;
  • La plupart des nouveaux comptes ayant contribué positivement ont vu leur page de discussion gratifiée d'un bandeau de bienvenue (quelques autres aussi), alors que ce bandeau est quasi-inexistant sur les pages des contributeurs "non-contribuant";
  • A l'inverse, tous les vandales / autopromoteurs n'ont pas eu de message d'avertissement sur leur page (ce qui en soit n'est pas forcément un mal, j'y reviendrai à l'occasion).
Il faudra à l'occasion regarder quelle proportion de ces "bons contributeurs" reviennent dans les semaines qui suivent, et quelle proportion de ces vandales et apparentés fait de même. M'est avis que dans les deux cas on aura pas mal de pertes.



1. par exemple le compte "Toto productions" qui créera un article sur, hmm, Toto productions.

mardi 26 avril 2011

Essai de géolocalisation

Préambule : ce billet parle de géolocalisation et est très helvétocentré (voire genevocentré) mais je pense que les conclusions/problématiques soulevées voire les enseignements peuvent s'appliquer ailleurs.

J'ai déjà écrit ici tout le bien que je pensais de la géolocalisation sur les projets Wikimedia. C'est évident que c'est l'avenir. En attendant, c'est surtout un chemin de croix.

Comme l'a indiqué Ludo ici, avec commonist et le geolocator, la tâche est un peu plus aisée. Lorsque j'ai sérieusement commencé à mettre mes clichés sur Commons, les pages d'aide insistaient sur l'utilisation du modèle {{location}} en soulignant qu'il s'agit de la géolocalisation de l'appareil photo1 (et qu'accessoirement indiquer l'angle de photographie, c'est encore mieux). Du coup, je m'escrimais à changer les coordonnées du modèle quand je « tournais » autour d'une église, mairie ou autre. C'est sans doute plus précis mais je me dis qu'on se rapproche du calcul d'anges sur une tête d'épingle. Bien plus tard, Ludo (encore lui) m'a indiqué qu'il existe un modèle utilisé pour la localisation de l'objet photographié, il s'agit de {{Object location dec}}. Du coup, j'ai décidé de ne pas être plus royaliste que le roi et je me contente de ce modèle là dans l'immense majorité des cas.

Il me reste quelques questions pratiques sur l'usage de la localisation en degrés ou en décimales (l'un ou l'autre, on s'en fout ?) ou sur le degré de précision à insérer. En effet, il m'arrive de ne plus me souvenir où était exactement l'église banale de ce village paumé et internet m'aide peu à ce sujet. Alors, je peux être sûr à cinquante mètres près de l'endroit en me rappelant vaguement la route prise mais des fois, je ne peux pas être plus précis que cela. Je me dis que c'est assez précis pour être utile, assez pour indiquer cette géolocalisation indicative plutôt que de la laisser vide. J'espère juste que personne ne prendra la localisation de mon téléversement comme parole d'évangile2 pour sourcer des informations, demain ou dans cent ans.

Hier, je vois qu'il fait beau et après avoir entrainé mon corps d'athlète à dépasser ce mois-ci encore les cent kilomètres en course à pied, je m'en vais utiliser l'outil de Myst pour voir ce que je pourrais prendre comme photos sur la rive gauche3. Aucun souci, je trouve quelques éléments géolocalisés et en manque de photographies sur fr:wikipedia4.

Avant de partir, j'ai l'idée saugrenue de regarder si les articles dans le coin sont bien géolocalisés (si ce n'était pas le cas, ils échapperaient à l'outil). J'en teste une demi-douzaine, ils ont tous des coordonnées (on a des maniaques qui travaillent sur les articles suisses, cela aide) mais là je trouve un autre « souci » : je n'avais pas imaginé que Plaine de Plainpalais manquait d'illustrations. L'outil de Myst fait bien son boulot, l'article n'est pas signalé vu qu'il y a des images, j'ai regardé « manuellement » l'article en français. Et à mon avis, il y a un manque. J'essplique : cette plaine est une immense place très fréquentée et je pensais que l'article regorgeait déjà de photos de touristes5. Surprise, l'article a, comme illustrations, un plan de 1730, un dessin de joueurs de cricket de 1817 et moult images (dont un plan) sur « Neons », un projet d'art public et contemporain in situ. Rien sur la place telle qu'elle est et qu'on la voit maintenant. Idem sur Commons, j'ai cherché6.

Je pars donc faire des photos et la récolte se passe bien. Je profite du fait d'avoir un droit de panorama pour mitrailler les sculptures du Parc de Malagnou. J'ai un léger souci avec la Comédie car je suis à contre-jour, donc je me débrouille comme je peux, revenant plus tard pour que le soleil soit en position un peu plus favorable. J'arrive sur la plaine de Plainpalais et je me dis que je vais pouvoir ajouter des photos utiles de la place. Sauf qu'il y a une fête foraine (cela arrive de temps en temps, assez fréquemment d'ailleurs) donc impossible de donner une bonne vue de ce qu'est la place en temps « normal ». Tant pis, je photographie les extrêmités nord et sud, pour le reste, je reviendrai7.

De retour chez moi, je télécharge mes photos illico8, puis les trie et les téléverse sur Commons ({{Object location dec}} je t'aime car tu me permets de mettre le même endroit pour le même article) en créant les catégories qui vont bien. J'en profite aussi pour illustrer les articles francophones ainsi « affectés ». Je note ce matin que l'outil de Myst n'a pas pris en compte la mise à jour, j'ignore quand il actualise les données.
Pas de chocolat ni de papier d'alu....

On n'échappe jamais vraiment à son destin ; en me baladant (merci Google maps) je suis tombé sur le consulat d’Égypte. Mektoub !

1. Mais sur Wikipédia, il faut utiliser les coordonnées du sujet de l'article, attention ! Quand je photographie une mairie à 20 mètres de moi, je trouve ça un peu poussé. Pour le sommet en face de moi mais à 10 km, là je comprends.
2. Je mets en commentaire de résumé le fait que je ne suis pas à 100% sûr de l'endroit
3. Du Lac de Genève, bien entendu. Wher'else?
4. Je suis aussi allé voir brièvement sur Commons, juste pour être sûr. Autant, je peux concevoir comment l'outil peut aller comparer avec d'autres langues de Wikipédia, autant pour Commons, cela paraît très difficile (et pourtant ce serait très pratique).
5. Pas comme le ministère des tapis en somme
6. Ou sinon c'est mal rangé mais alors ce serait vraiment étonnant ^^
7. Je dois avoir sur mon disque dur des photos de l'endroit lors de l'Euro 2008 par exemple, cela pourrait être intéressant
8. Pour deux raisons. Déjà j'évite de repousser cela aux calendes grecques et puis c'est plus facile de se rappeler ce qu'on a pris en photo quand on vient de le faire que deux mois après.

samedi 23 avril 2011

Géolocalisation (bis !)

Un vendredi en fin de soirée... le choix entre avancer un peu le projet Valdensia, finir d'écrire le(s) billet(s) promis ou prévus pour ce blog, penser à la déclaration d'impôts qui aurait du être renvoyée il y a déjà trois semaines, voire même aller se coucher pour rattraper des heures de sommeil en retard ? Quelle drôle d'idée... pourquoi ne pas se lancer dans quelque chose qui n'a rien à voir avec tout ça ?

Or, pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, un commentaire de Manoillon posait la question: "comment identifier, dans Wikipedia, les articles géolocalisables mais pas encore géolocalisés ?", suivi de bonnes idées mentionnées par Erdrokan.

Deux heures, ça risque d'être court pour résoudre le problème, mais on peut déjà commencer. Prenons par exemple tous les articles de la catégorie Monument suisse par canton (y compris les sous-catégories, soit 494 articles au total) et vérifions s'ils sont géolocalisés. 20 minutes de programmation en Perl, 20 minutes de test (entre autres pour enlever les faux-positifs genre les listes), et on obtient d'un coup une liste de 81 articles potentiellement géolocalisables, mais qui ne le sont pas. Il y a sûrement encore des faux-positifs là-dedans (il y a beaucoup de modèles différents pour faire de la géolocalisation et j'en ai probablement oublié quelques uns) mais c'est déjà un bon début pour ce qui concerne la Suisse (j'ai volontairement laissé les bâteaux dans la liste, certains étant amarrés à demeure).

Encore 20 minutes pour écrire ce billet, il me reste donc une heure pour continuer à chercher ces articles à géolocaliser. Une autre idée ? En attendant, j'ai découvert qu'il y a un monument d'importance nationale à moins de 500 mètres de chez moi, et même pas de photo sur commons... du boulot pour le week-end !

jeudi 21 avril 2011

Wikimedia Suisse aime les monuments suisses

Vous l'ignorez peut-être, mais en Suisse et dans beaucoup d'autres pays, pour Pâques, ce sont à la fois le vendredi et le lundi qui sont fériés.

J'avais d'abord songé à jeûner, puis à me gaver d'agneau mais, devant ce magnifique printemps et la perspective d'avoir quatre jours de congés, j'ai décidé d'opter pour le plan B: j'enfourche ma  mötö et je pars mettre un pied dans chacun des 26 cantons suisses, variante intéressante et touristique du problème du voyageur de commerce. Il est un jour dans la vie d'un homme où l'on ne peut simplement plus résister à l'appel de noms aussi terriblement exotiques que Schaffhouse, Porrentruy et Appenzell Rhodes-Extérieures. Ce jour-là est arrivé pour moi.

Mais jusque là vous vous en moquez et vous avez bien raison.

Là où tout cela devient intéressant, c'est que cet été plusieurs associations Wikimedia vont lancer une initiative à l'échelle européenne intitulée "Wiki loves monuments". Pour faire court, il s'agit d'attirer l'attention des gens sur le fait que si on a désormais dix millions de documents sur la médiathèque Commons, une fois fait le tri des chats et autres images pas forcément utiles on se retrouve bizarrement avec assez peu de photos de monuments historiques.

C'est balot, et je ne pensais pas qu'un jour ce constat viendrait de moi.

Arrive Wikimedia Suisse (CH pour les intimes), qui a décidé d'être un peu plus organisée que la moyenne et d'en faire un concours basé, histoire d'être helvétiquement efficaces, sur la liste des monuments d'importance nationale tels que définis par le département fédéral de la culture. Ledit concours n'est pas encore ouvert mais se déroulera tout au long de l'été, soutenu notamment par ce site, qui a la bonne idée de localiser chacun des monuments sus-cités sur une carte du canton pertinent. En gros, si cet été vous décidez d'aller rendre visite à vos amis près de Gland1, dans le rupestre canton de Vaud, vous pourriez vous saisir de cette carte:


Ou télécharger les données KML pour les transférer sur votre GPS2. C'est quand même bien fait, et on rendra à César ce que Nicolas Ray et Ludo ont fait, car c'est un sacré bon boulot.

Donc voilà. Je pars (mal) mitrailler ce qui me tombera sous la main. Ce sera trop tôt pour gagner la Ferrari mise en jeu, mais ça n'est pas grave non plus. En attendant, je vous souhaite un bon week-end pascal.



1. Pour ceux que ça intéresserait, Gland (VD) est à quelques kilomètres du Fion (74).
2. Ne me demandez pas comment, je n'ai pas de GPS. La bonne nouvelle, c'est que j'ouïs dire qu'un tutoriel sur le sujet est toutefois disponible. 

mardi 19 avril 2011

Plus c'est gros plus c'est beau


Il fait vraiment de meilleures photos votre appareil ?

Voilà une question que l'on me pose régulièrement en marge d'une manifestation sportive ou lors de toute autre occasion me permettant d'exhiber, dans une indécence rare, mon phallique téléobjectif 300 mm f/2.8. Curieusement, on me la pose nettement moins souvent à un mariage ou un concert à propos de mon 50 mm f/1.4 et pourtant, c'est tout aussi fondamental. Je pourrais répondre que ce n'est pas le matériel qui compte mais ce serait mentir et oublier que les photographes, avec leurs discussions sans fin sur la supériorité de telle marque, boîtier ou optique, sont les premiers responsables du raccourci voulant qu'un bon appareil fasse de belles photos. Le présent billet traitera donc du matériel photo et tentera de répondre à la double question "Dois-je changer d'appareil? Si oui, lequel acheter?"




Qu'est-ce qu'un bon appareil photo ?

La photo à 10'000 balles (francs suisses ou euros, c'est bientôt pareil).
Je vous le donne en mille: un bon appareil photo fait correctement ce que vous lui demandez de faire.

D'un point de vue purement technique, plus les conditions de lumière sont favorables et le sujet fixe, moins la nécessité d'avoir du matériel haut de gamme se fera sentir. Si vous ne faites que de la photo en extérieur par beau temps, que vous n'avez pas l'intention de diversifier votre pratique et que vous êtes satisfait des images délivrées par votre compact, n'en changez pas.

Les choses se compliquent avec la photo en basse lumière (musée) et/ou sujets qui gigotent (concert, sport d'intérieur ou de nuit). C'est dans ces conditions que les compacts trouvent leurs limites: équipés d'un plus petit capteur, leurs photos sont plus bruitées que celles d'un reflex à sensibilité et définition égale; l'ouverture maximale de leurs objectifs est souvent faible, ce qui permet de faire entrer moins de lumière à la fois et oblige à des temps de pose plus longs (d'où un risque de flou, surtout si le sujet est en mouvement); enfin, même si de gros progrès ont été réalisés ces dernières années, ils conservent une latence au déclenchement qui peut faire rater une action décisive.

Pour savoir si vous avez un réel intérêt à changer d'appareil photo, il faut donc vous demander si un autre boîtier remplirait mieux les missions que vous comptez lui confier, dans une mesure qui corresponde aux prix que vous allez y mettre.

Là, vous avez l'embarras du choix et la seule personne à pouvoir répondre à cette question, c'est vous. La dichotomie "compact pour bobonne et les enfants vs. reflex pour les gens sérieux", si elle fût jamais valable, est révolue et le meilleur n'est pas forcément le plus cher. Je vais donc faire le tour des avantages et inconvénients de chaque famille.

Un petit recadrage (hu hu hu) avant de commencer. La moindre croûte embarque aujourd'hui une quantité d'électronique qui pourrait faire croire que le traitement du signal permet de tout résoudre. C'est oublier un certain nombre de limites physiques dont on ne s'est toujours pas affranchi, parmi lesquelles:
  • La taille du capteur. Je ne parle pas ici du nombre de millions de pixels, mais de ses dimensions physiques. À définition égale, les photosites d'un grand capteurs sont plus gros et le bruit sera moindre. Voir à ce sujet cet excellent article de Mr Jastow. Cette donnée a également une influence apparente sur la profondeur de champ.
  • Le diaphragme. Son ouverture se définit relativement à la distance focale: un diaphragme ouvert à f/2.8 a un diamètre égal à la distance focale divisée par 2,8. Un téléobjectif à grande ouverture aura donc fatalement un diamètre (et donc un volume et un poids) conséquent.
Téléphone portable
Je ne ris pas. Couplé à une connexion 3G, sa réactivité n'a pas d'égal. Côté désavantages, l'objectif est de piètre qualité et mal ou pas protégé contre la crasse et les rayures.

Appareil photo compact
L'offre est pléthorique et même les appareils d'entrée de gamme donnent des résultats très honorables lorsque les conditions lumineuses sont bonnes. Ils forment un bon complément à un boîtier plus volumineux, on peut les balader partout pour saisir des instantanés et expérimenter des pratiques risquées.


Vie et spontanéité
Le choix sera un peu plus compliqué pour ceux qui désirent un compact comme boîtier principal y compris pour des photos d'intérieur (conférences ou musées par exemple). Ils auront avantage à chercher un modèle qui autorise un certain nombre de réglages manuels (ouverture du diaphragme et vitesse d'obturation) et dont le diaphragme conserve une ouverture correcte en longue focale. Les dimensions physiques du capteur permettent de se faire une idée du bruit en haute sensibilité.


Ce format a eu son heure de gloire au milieu des années 2000, lorsque le prix des réflex numériques était prohibitif. Les bridges sont équipés d'un capteur un peu plus grand que la plupart des compacts et d'un zoom non interchangeable, ce qui les rend peu sensibles à la poussière. La présence de réglages manuels directement sur le boîtier en fait de bons appareils d'initiation. Pratiquement aussi encombrants que les plus petits reflex, ils sont toutefois moins polyvalents et celui qui prend goût à la photo se sentira vite limité dans sa créativité.

Compact à objectifs interchangeables
Contrairement aux autres familles, seules trois marques sont actuellement présentes sur ce marché qui avait disparu au début des années 1980. Olympus et Panasonic l'ont remis au goût du jour avec le système Micro 4/3, puis Sony a lancé une gamme concurrente (la gamme NEX) équipée d'un capteur plus grand, identique à ceux équipant la plupart des boîtiers reflex hormis les plein format.

Ces appareils sont un peu plus lourds et encombrants que les compacts mais moins que les reflex tout en offrant une grande qualité d'image même en basse lumière (surtout les Sony, aussi bien équipés que les reflex à ce niveau). Ils ont en plus l'avantage de la discrétion. Ils conviennent bien au reporter de rue et au voyageur sac à dos.

Appareil photo reflex
Prêt pour le grand saut?
C'est encore le format le plus répandu et ce n'est pas pour rien. À part sur certains modèles très simplifiés, la plupart des réglages peuvent être définis manuellement directement sur le boîtier. La taille de leurs capteurs, de 24 à 36 mm de côté, permet une grande qualité d'image même dans de mauvaises conditions. La gamme d'objectifs disponibles permet de couvrir la quasi totalité des pratiques et sujets et l'obturateur mécanique reste (mais jusqu'à quand?) plus réactif que l'obturateur électronique des autres familles. Les modèles d'entrée de gamme offrent un bon rapport qualité-prix et le marché de l'occasion est bien fourni.


Lumière pourrie et sujet agité ne vous empêcheront
 plus d'en mettre plein la tronche à belle-maman.
Les inconvénients sont à l'échelle des points forts: lourds, encombrants, ils sont un frein certain à la spontanéité. La pléthore d'accessoires disponibles rend par ailleurs le choix difficile pour les débutants qui n'ont pas encore bien cerné leurs aspirations.

Un mot à ce sujet: à tort ou à raison, l'acquisition d'un reflex passe pour la conséquence classique d'une pratique assidue de la photographie. Le risque est alors grand de se lancer dans une course à l'armement et d'acquérir des objectifs ou accessoires qui s'avéreront mal adaptés à ce que vous voulez faire. Pour cette raison, je conseille généralement de s'en tenir à un boîtier d'entrée de gamme et un ou deux objectifs en kit, le temps de cerner vos envies: paysage (oh, le beau 20 mm f/2.8), concert (focale fixe à très grande ouverture), sport (70-200 mm f/2.8), portrait (85 et 135 mm), reportage de rue (35 et 50 mm) BIF1 (70-400 mm f/4-5.6), macro (100 mm macro)2.



1 Bird In Flight
2 Je signale à ce sujet que toutes les espèces d'insectes en phase de copulation intra- et interespèce sont déjà représentées (et labellisées) sur Commons.

Magical Mystery Tour

Cet hiver, on décide de faire une virée dans le plus grand des cantons (en surface) à savoir les Grisons, terre de contraste1 et surtout terre vachement distante à l'échelle de la Suisse. Courageux mais pas téméraire, on va se limiter à Coire, son chef-lieu et pour cela quoi de mieux que le Glacier Express, train qui se vante d'être « l'Express le plus lent du monde ».

A Brigue, il faut quitter la gare CFF pour trouver le point de départ du glacier express. Le prix n'est pas vraiment bon marché mais notre voiture est pleine. Bonne pioche, il fait beau, c'est mieux pour les paysages. Mauvaise pioche, il fait beau et comme la voiture est panoramique (équipée de vitres transparentes en haut et sur les côtés), je cuis sous le soleil2.

Ca tape
A mes côtés, il y a un couple de Vaudois, autour de la trentaine. Ils font le « tour » aujourd'hui, partant de Lausanne, rejoignant Brigue puis Coire en Glacier express et revenant (après deux ou trois heures de visite) à leur point de départ via Zurich3.
Le voyage est agrémenté d'informations audio dites dans un casque en plusieurs langues. Tout au long du trajet, il y en a plusieurs dizaines (pas loin de cent même je crois, si on va d'un bout à l'autre) et cela dure une minute maximum à chaque fois. C'est d'ailleurs assez rigolo de voir les gens plonger sur leur casque quand le signal sonore retentit. J'ai également noté que le français parlé par le guide n'est pas vraiment romand (par exemple, « soixante-dix »). Il doit y avoir beaucoup de touristes francophones non suisses, ou bien les Romands savent mieux s'adapter que les autres sur ce plan là.

Or donc4, nous quittons le canton du Valais pour rejoindre celui d'Uri. La sonnerie retentit et nous écoutons le commentaire. La gentille voix dans nos oreilles nous dit que nous sommes désormais dans le canton d'Uri, célèbre pour son héros légendaire Guillaume Tell et pour avoir été un des premiers cantons à fonder la Suisse en mille deux cent quatre-vingt onze (je cite de mémoire mais je garantis qu'il n'y avait pas de « nonante et un ». Mon voisin cherche une information sur son smartphone et dit à sa comparse « Je cherchais le nom des trois fondateurs du Serment du Grütli mais ils ont rien mis sur la page "Suisse" de Wikipédia ». A ce moment là, j'interviens pour dire que cette information se trouve dans Mythes fondateurs de la Suisse (je l'ai relu dans le passé) et que si je me souviens bien, la vision des trois patriarches prêtant serment sur la montagne, c'est un mythe (souvent mis en images dans le passé, certes) et qu'il me semble que cela n'est pas si simple5.
Cela n'a pas l'air de le convaincre vraiment, pour lui Wikipédia c'est un réflexe et il s'étonne qu'il n'y ait pas l'information qu'il recherchait, à savoir « Tel que le raconte la légende, il se déroula sur la prairie du Grütli dominant le lac des Quatre-Cantons, et rassembla les hommes libres des vallées d'Uri, de Schwytz et d'Unterwald, notamment représentés par les trois Confédérés Arnold de Melchtal, Walter Fürst et Werner Stauffacher.»

Le reste du séjour n'a que peu d'intérêt wikipédien à part qu'en se baladant dans les rues de Coire (où il fait frisquet en hiver....), un drapeau autrichien m'a tapé dans l’œil. Il s'agit du consulat autrichien, situé au-dessus d'une Bodega española (sic) dans une rue étroite où il n'y a pas de recul. Ravi de cette bonne fortune pour la cabale consulaire, j'immortalise tant bien que mal le bâtiment. Un peu plus loin, un bâtiment similaire avec un drapeau grec mais c'est juste un restaurant... Je n'ai pas l'impression qu'à Coire, il y a énormément de consulats, ou sinon ils se cachent.


1. Toutes les terres sont de contraste, cela fait un joli lieu commun pratique à placer.
2. que j'ai dans l'œil.
3. Le retour est moins pittoresque mais plus rapide.
4. Car là vous devez vous dire que c'est bien gentil mon voyage en train mais quel intérêt d'en faire un billet si ça n'a rien à voir avec Wikipédia. J'y viens, même si je reconnais que la mise en marche est un peu détaillée. Et encore je n'ai pas parlé du repas qui était correct, sans plus.
5. En effet, il confond Serment du Grütli et Pacte Fédéral, si j'avais été plus aussi sûr au moment des faits, j'aurais été plus incisif.

lundi 18 avril 2011

Géolocalisation et photographie

Dans le précédent billet j'ai exposé ce qu'était la géolocalisation et comment la mettre en place dans les articles. Dans le présent billet je vais tenter de mettre en lien la géolocalisation et la photographie illustrative, tout cela en évoquant la possibilité d'utiliser un GPS.

L'outil de Myst
Myst a adapté, pour la version francophone de Wikipédia, un outil qui permet de dresser une liste d'articles ne possèdant pas d'illustrations tout en considérant votre position.

Comme on le voit sur le document ci-contre, l'outil vous demande en premier lieu de donner l'endroit qui vous intéresse. Vous pouvez lui donner une position avec les géodonnées précises (latitude et longitude), ou lui donner un nom d'article précis. Vous avez le choix.

Vous pouvez ensuite affiner votre choix sur les types d'illustrations, jpg seulement.

Enfin, il est possible de restreindre la liste générée par deux critères. La distance entre votre lieu et les articles en question et le nombre d'articles présents dans cette liste. Là c'est à l'utilisateur de le faire au feeling. Le nombre d'articles pas illustrés autour d'un lieu dépend de très nombreux facteurs (densité d'articles dans l'aire géographique en question, possibilité d'en faire des photos, présence de Wikipédiens, etc.) .

Voilà vous avez donc tout en main pour vous sortir une liste de photographies utiles à faire près de chez vous ou lors de vos prochaines vacances.

Comment se servir de cette liste ?
Vous disposez d'une belle liste. La solution la plus simple est de l'imprimer. Vous l'avez sur vous et vous pouvez prendre les photos nécessaires. Autre solution : le GPS !

En bas de la page concernant cet outil, sous la liste, vous pouvez voir : Générer un KML. Pour faire simple, un kml c'est un format de fichier adapté au recueil de points géolocalisés. Ainsi en cliquant sur cette option l'outil de Myst vous propose de télécharger un fichier de type kml incluant tous les points obtenus grâce à votre sélection précédente. En cliquant sur le lien vous arrivez à une page web assez imbitable. Il suffit juste de sauvegarder cette liste avec votre navigateur web favori. Un fichier, enregistrer sous, marche très bien pour ça. Voilà maintenant vous avez votre fichier kml sur votre ordinateur.

Comment mettre ce fichier kml dans votre GPS ?

Babel GPS
Babel GPS est un logiciel libre et gratuit. Il permet de convertir la plupart des formats de fichier tels que le kml. Ainsi il vous permet de transformer votre fichier kml nouvellement créé dans le format de votre GPS.

Il vous suffit juste de trouver le format de fichier accepté par votre GPS et de remplir l'interface en conséquence. Voyez la capture d'écran ci-contre, c'est très simple d'utilisation. Pour ma part j'utilise un GPS Garmin et ça marche très bien. Le format de fichier de Garmin est le GPX XML.

Avec ce fichier, votre GPS interprète toutes les entrées de la liste générée par le KML comme une des points d'intérêts. Ainsi en vous promenant votre GPS pourra vous dire qu'à 200 mètres sur votre gauche la jolie petite église n'a pas de photo sur Wikipédia.

Autre méthode pour générer un fichier kml :

Dans le précédent billet je vous parlais de l'outil {{KML}} que l'on peut apposer au pied d'un article ou dans une catégorie.

Comme évoqué précédemment, cet outil vous permet de visualiser les points géolocalisés sur une carte. Il vous permet aussi de télécharger les données de l'article ou de la catégorie au format kml. Il suffit de cliquer sur le lien adéquat. L'outil a un léger bug, au moins avec ma configuration de matériel. Il oublie de mettre l’extension de fichier. En ce cas, il suffit juste de renommer le fichier de fichier en fichier.kml. Ça marche très bien comme ça. Vous avez votre fichier kml la procédure est ensuite rigoureusement la même qu'expliqué ci-dessus.

Toujours dans l'optique des besoins photographiques, on peut utiliser cet outil {{KML}} sur une liste de monuments notables. Prenons exemple sur la liste des monuments historiques du 20 ème arrondissement de Paris, tous les monuments y sont géolocalisés. On peut tout simplement recopier cette liste en page de discussion de l'article, en y retirant tous les monuments disposant d'une photographie. Vous obtenez une liste de monuments à illustrer. Ensuite, il s'agit juste d'utiliser l'outil {{KML}} pour mettre ça dans votre GPS.

Cette méthode est bien entendu transposable à toute sorte de liste d'entités.

Conclusion :

Vous voilà doté de quelques outils pour vos prochaines vacances ou pour les longs week-ends à venir Pâques et mai. A vous de jouer pour faire de belles photos utiles.

dimanche 17 avril 2011

L'option nucléaire

Aux grands maux, les grands remèdes.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        
                                                   

Remarque liminaire: on a ici et là exprimé une certaine gêne que je puisse à l'occasion exprimer franchement mon point de vue. Cette remarque, tout à fait valide et dont je prends bonne note, fait cependant abstraction du salaire actuellement versé aux arbitres pour se faire cracher dessus (zéro francs/mois), et de ce que j'accepte déjà et avec une relative grâce bon nombre de critiques et insultes. Mais si l'on veut mentir à mon sujet ou me traiter ouvertement de malhonnête, il faut alors être prêt à en payer le prix. Chacun sa ligne rouge et c'est la mienne, Wikipédia ou pas.

Autre point fondamental, si quelques-uns des 198 visiteurs uniques de ce billet  (pour la seule journée de jeudi) m'auront donc parfois reproché la forme, personne il me semble n'a encore pointé un défaut de raisonnement sur le fond: nous avons effectivement sur la Wikipédia francophone un problème d'administrateur dont la légitimité est contesté/able, et qui se refuse à clarifier les choses.

C'est un problème problématique.

Il est dans ce genre de situation toujours profitable d'aller consulter les Anciens Textes. Coup de chance, ceux-ci ont deux choses à nous dire sur le sujet et qui semblent être sorties de la mémoire collective wikipédienne, la communauté ayant il est vrai souvent la capacité de concentration d'un chimpanzé adolescent en rut:
  • La première chose, c'est qu'il a été décidé à l'issue d'une première prise de décision (PdD) qu'on peut totalement révoquer un administrateur qui fait consensus contre lui;
  • La deuxième chose, c'est que ce "consensus contre" à été défini lors d'une autre prise de décision, extemporanée à la première, comme situé à 75% des voix.
Vu qu'on passe son temps à voter sur ce projet, ce serait bête d'oublier ce sur quoi on l'a fait. Il se trouve donc que nous sommes bien, dans les faits, en mesure de forcer Grimlock (ou un autre) à passer devant la Communauté pour un vote de confirmation. C'est une procédure lourde de sens, que je qualifierai donc d'option nucléaire.

Pour avoir une idée de tout ce que cela implique, faisons une rapide FAQ nucléaire:

Ta bombinette n'est-elle pas un peu périmée?
Comme il n'y a pas de date de péremption sur les prises de décision datant de 20051, et qu'il faudrait une nouvelle prise de décision pour le décider, on va dire qu'a priori non, surtout si en outre un tiers des répondants à un récent sondage trouvent que les conditions de perte de statut ne sont pas satisfaisantes.

Si c'est écrit, c'est que c'est vrai.
Le nucléaire n'est-il pas un peu dangereux?
Absolument, c'est pour ça qu'on parle de nucléaire et pas d'éolien2. D'ailleurs, si ce n'était pas dangereux on risquerait de le voir utilisé à tout bout de champ, ce qui n'est ni l'objectif ni une bonne idée.

Le Comité d'arbitage (CAr) ne permet-il pas de garder une certaine sérénité?
Oui, et c'est pour cela que cela reste la voie à privilégier. Sauf s'il s'agit pour les arbitres de se faire harceler (merci pour eux) et sauf si, après intervention dudit CAr, la balle se trouve dans le camp d'un impétrant qui se refuse à risquer son joujou ego en demandant un vote de confirmation.

Les conditions de cette consultation forcée n'étant pas fixées (à part le seuil), il est par ailleurs tout à fait possible d'interdire les commentaires de votes, comme on le fait déjà par exemple pour les élections d'arbitres. Ca devrait limiter les débats stériles et commentaires assassins à l'heure où, déjà, on aura eu beaucoup trop de débats stériles et de commentaires assassins.

Ok j'ai confiance en toi, mais que faire si un autre la lance sans prévenir?
Le bon sens est effectivement parfois une denrée rare, et il faudra que celui qui voudra pousser sur le bouton sur un coup de tête soit prêt à en payer les conséquences. Comme dans la vie réelle, il doit d'abord être conscient que celui qui est visé le fera peut-être aussi. Ou peut-être qu'un idéaliste révolutionnaire, soutenant l'idée du mandat à durée limitée pour tous (par exemple), lancera sans crier gare une bombinette sur chacun des 190 admins. C'est possible, et il est bon que tout le monde y pense afin de bien réagir en cas d'attaque nucléaire généralisée.

Dans le premier cas (rétorsion), il faut si on agit par vengeance être prêt à vivre avec l'étiquette de troll vindicatif, espèce qui généralement finit très vite bloquée pour, hmmm, trollage vindicatif3. Dans le deuxième cas (révolution), le justicier devra être conscient qu'il va antagoniser un paquet de monde, ce qui serait contre-productif: dans les deux cas c'est ce qu'on appelle de toute façon un POINT en jargon local, infraction wikipédienne pour laquelle le niveau de tolérance serait dans le cas d'espèce faible.

75% c'est beaucoup. Que faire s'il y a un survivant?
C'est à voir, la bombinette n'a jamais été vraiment lancée. Mais même si on n'obtient pas l'unanimité, il faut espérer qu'un admin se prenant plus de 50% de rejets aura l'honnêteté intellectuelle de démissionner. S'il refuse, on peut toujours demander au Comité d'Arbitrage de revenir pour finir le travail en le démissionnant: je vois mal les arbitres refuser. S'il fait un score honorable, ça sera par contre le moment pour les demandeurs de se remettre en question.

Je suis admin et je ne veux pas être atomisé! Que faire?
Ne pas braquer contre vous 75% des gens, y compris et surtout ceux avec qui vous n'intéragissez pas, est un premier pas. Ouvrir une page de contestation peut être un deuxième. Mais si on vous traîne régulièrement au Comité d'arbitrage et que vous perdez tout aussi régulièrement, et pour les mêmes raisons, et que ça génère du bordel, vous pouvez aussi prendre les devant et démissionner (ou demander une confirmation, dont vous pourrez en plus fixer les termes). 

Pourquoi ne l'utiliserait-on pas tout de suite?
Parce que plein de raisons. La première, c'est qu'après toutes les émotions de cette semaine il serait bon de passer à autre chose4. La deuxième est que Grimlock vient juste d'être sanctionné par le Comité d'arbitrage, et qu'en dépit de ses récriminations cette décision sera appliquée: il devra donc désormais choisir entre son balai (qu'il aime visiblement beaucoup) et ses copains (qui l'aiment visiblement beaucoup). 

Enfin, on a déjà dix élections en cours (plus les sondages, plus une ou deux Prises de décision), ça fait beaucoup de nombrilisme communautaire: il est grand temps de passer à quelque chose de plus productif. Jusqu'à la prochaine fois bien sûr.

Et donc?
Le fait d'en parler à l'avance et publiquement permet de s'assurer que l'idée fera gentiment son chemin chez tout le monde. Si elle est lancée, personne ne pourra crier à l'attaque surprise: c'est la motivation principale de ce billet. En attendant, ce chapitre est -provisoirement- clos.

Demain, ce blog vous parlera à nouveau de géolocalisation.



1. Heureusement, car sinon il faudrait peut-être supprimer la page d'annonces, créée en décembre 2005.
2. Auquel cas ce serait du vent, bien sûr.
3. Présentons les choses différemment: vous lancez une bombinette contre un ou plusieurs admin(s), et la consultation se termine par une solide confirmation pour lui/eux: si votre cas venait par la suite à être évoqué sur le bulletin des admins pour une histoire ou une autre, quelle attitude pensez-vous que les administrateurs auront vis-à-vis de quelqu'un qui aura trollé un des leurs à tort? Vae victis, comme on dit.
4. Ce billet est prêt depuis jeudi mais j'ai un peu différé sa publication, histoire que les humeurs se calment pendant le week-end.

jeudi 14 avril 2011

Dont acte

Ainsi donc, le Comité d'Arbitrage (CAr) a été plutôt sympa avec Grimlock qui, en retour, a eu besoin de quasiment 12'000 octets pour dire que les décisions du CAr il s'asseoit dessus, et que pour ce qui est de remettre son mandat d'administrateur en jeu en demandant un vote de confiance à la communauté (vu que le CAr est si manifestement dans l'erreur), il s'asseoit dessus aussi  .

Comme disait l'autre, plus on se justifie, plus on sait qu'on a des trucs à se reprocher.

Mais je suis d'humeur badine; je n'hésite donc pas à vous donner un petit historique complet:

Grimlock est cet administrateur un peu atypique dans la mesure où il a eu besoin de non pas une mais deux candidatures pour être élu. Et encore, il est passé aux repêchage, grâce au fameux pouvoir discrétionnaire de bureaucrates qu'on a vu mieux inspirés (notamment par exemple avec Bokken, élu dans la même foulée et qui à mon souvenir n'a jamais antagonisé autant de monde à la fois). J'ai vérifié, il y a eu avant lui un seul candidat sysopé avec autant de votes contres.

Mais c'est de l'histoire ancienne.
Et ça, c'est un forceps.
Grimlock est élu en avril 2007, donc, et administre somme toute pas si mal que ça puisqu'il faut quand même huit mois pour qu'un arbitrage soit lancé à son encontre sous prétexte qu'il empêchait quelqu'un de jouer avec les boîtes utilisateurs des autres. Bon, soyons honnête, à part un ou deux arbitres lui reprochant ses "remarques cassantes" on lui donne globalement raison - et on a bien, euh, raison.

Six mois, non, cinq mois, non quatre mois passent entre le rendu du 19 février 2008 et ce mois de mai où les fleurs volent au vent et, apparemment, les requêtes en arbitrage à son encontre aussi. D'abord le 4, de concert avec.. Meodudlye1, puis le 15, seul mais cette fois pour "comportement anti-wikipédien inadmissible". La vache. On y allait pas avec le dos de la cuiller, à l'époque.

Grimlock est bloqué les deux fois (+un désysopage d'un mois), mais c'est au final assez léger.

J'aimerais m'arrêter un instant sur ce désysopage, qui en fait suit la démission de l'impétrant. Les arbitres avaient été malins, car le désysopage ne prenait effet que si celui-ci venait à redemander ses outils. Il est à noter qu'entre juin (démission) et octobre (retour), le nombre de contributions de Grimlock aura été exactement de une (1). Ah ben non, en fait c'était pour confirmer sa démission, donc on dira plutôt zéro (0).

Grimlock nous revient et rapidement, c'est à dire en moins de 100 contributions, se rend compte que le balai d'admin lui manque pour pouvoir contribuer: il demande donc à récupérer ses "pouvoirs" (le terme est de lui) et un bureaucrate qu'on a connu plus inspiré les lui rend. 

Ah, le pouvoir. 

Son taux de contributions remonte un peu, et cahin-caha la vie reprend, en tout cas jusqu'à ce wheel war splendide avec un autre administrateur, concernant le (dé-)blocage de... Meodudlye. Un troisième arbitrage est lancé. On est le 28 décembre, Grimlock aura tenu exactement un an sans faire de vagues (en tout cas dont on se souvienne sans trop fouiller les historiques). On est toutefois entre gens de qualité, on s'arrange à l'amiable et Grimlock démissionne le 28 décembre 2009, pour deux mois. Il contribuera exactement dix fois en janvier suivant: quatre fois sur sa page utilisateur, six fois sur le bulletin des admins.

Wikipédia, pendant ce temps, dépasse allégrement les 900'000 articles. Ca sera, pour le coup, sans son aide.
Il était probablement sorti.
Mais Grimlock nous revient, il est en forme, et à peine les outils réattribués fin février par le même bureaucrate qui décidément n'apprend rien2, le voici qui se présente aux élections du 12e Comité d'arbitrage.

Le bureaucrate qui n'y comprend rien est élu arbitre et Grimlock, étonnamment, recueille 61,25% des suffrages... contre lui.

Il n'y a pas de justice.

Si j'étais lui et s'il devait y avoir un moment où l'épiphanie se réalise que le CAr, c'est pour les andouilles, c'est bien celui-ci. En tout cas j'aurais cette épiphanie si je n'étais pas capable de me remettre en question. Sinon je commencerais à me dire qu'il y a un soucis quand à ma légitimité. Les élections d'admins, après tout, sont une question de confiance, et visiblement plusieurs personnes semblaient d'avis que la réponse n'était plus la même que quatre années auparavant. 

Avance rapide jusqu'en février 2011 où, après moult péripéties et interventions sur le bulletin des admins pour objecter à dix des vingt admins qui se prononcent pour le blocage de Meodudlye2, parfois en des termes peu amènes et en leur demandant au passage de s'autobloquer pour avoir osé se conduire comme les punks qu'ils sont.

Résultat, un contributeur pas admin et un peu sorti de nulle part lance -un peu n'importe comment- un méga arbitrage contre lui.
Ressemble à Zorro, se bat dans l'arène wikipédienne comme le sergent Garcia.
Requête qui tombe bien évidemment en eau de boudin. Arrive enfin Hamelin qui en lance une nouvelle le mois dernier. Le reste, comme on dit, c'est l'histoire qui vient de s'écrire: les arbitres disent que oui, Grimlock s'est mal conduit, qu'il devrait se tenir loin de tous ces endroits où la tentation de troller est forte (par opposition à tous ces endroits où la tentation de contribuer à des articles l'est un peu moins) et, si jamais il n'y avait pas pensé, il pourrait demander confirmation de son statut, à ses conditions, auprès de la communauté.

J'apprécie énormément mes collègues, mais là je vais être franc et avouer que je les ai trouvés un peu naïfs.

Grimlock leur dit de se mettre leur arbitrage là où le soleil ne brille pas, et d'emmener avec eux le bubu sournois et incompétent -et sournois- qui l'avait resysopé (et qui pour le coup était de toute façon récusé, parce que sournois).

Car l'important, voyez-vous, ce n'est pas les doutes que les autres peuvent avoir. Ce n'est pas de s'être pris trois ou quatre requêtes d'arbitrage sur trois ans et pour quasiment le même motif. Ce n'est pas non plus que les gens qu'on critique et dont on dénonce la légitimité soient régulièrement -et largement- réélus. L'important enfin ce n'est pas, dans un dernier baroud d'honneur, de vouloir prouver qu'on a raison contre les Méchants en prenant la communauté à témoin, quitte à retourner contribuer comme tout un chacun en cas d'échec.


L'important c'est de garder son pouvoir, bande d'andouilles.


1. Ce sont les vieilles blessures de guerre qui créent les plus longues amitiés. Dans ce registre ne lisez d'ailleurs pas Sourire de loup, de Zadie Smith, encensé par la critique et qui est, très objectivement, mauvais.
2. Et réattribue les outils sans qu'il y ait besoin d'en faire la demande! Quel con!
3. Je vous l'avais dit: frères d'armes un jour, frère d'armes toujours. Le (mauvais) bouquin se termine d'ailleurs par un des personnages prenant une balle pour son copain de régiment.

mardi 12 avril 2011

Géolocalisation

Sur ce blog l'aspect géolocalisation des articles a déjà abordé avec l'angle de vue utilisation externes : quelques sites webs faisant des trucs plutôt sympa. De mon coté, je vais tenter de décrire l'utilisation de quelques outils pour la géolocalisation des articles.

Géolocaliser un article c'est quoi ?

Géolocaliser un article c'est lui affecter une position géographique précise, le positionner sur une carte. Le problème est que pour l'instant on ne géolocalise qu'un infiniment petit ; on ne peut pas géolocaliser une surface. On comprend rapidement qu'il est assez pertinent et aisé de géolocaliser la Tour Eiffel ou tout autre bâtiment de taille raisonnable. En revanche, la géolocalisation du lac Léman ou de la France ce n'est jamais que faire un choix sur un hypothétique centre géographique de l'entité. A ce niveau l'avenir serait de pouvoir donner une information sur la surface géolocalisée.

Comment géolocaliser ?
Géolocaliser c'est mettre une information géographique dans un article. Dans un premier temps il faut aller chercher cette information. On peut par exemple utiliser Google Maps, ou les géoportails nationaux : le français ou le suisse. Nos amis de la francophonie pourront peut-être nous indiquer des tels outils chez eux : Belgique, Québec, etc.

Vous avez trouvé l'objet que vous souhaitez géolocaliser sur Wikipédia. Ces outils webs permettent souvent par un clic droit de récupérer l'information géographique, elle se compose d'un couple de données numériques : la latitude et la longitude (par exemple : 38.331042,-0.490534). Voir la capture d'écran ci-contre.

Dans l'article deux choix s'offrent à vous. Soit l'article dispose d'une infobox dans laquelle il existe des paramètres latitude et longitude, dans ce cas parfait il faut juste remplir les trous. Soit l'article ne dispose pas d'infobox et il faut utiliser un modèle de géoloc. Je vous invite à prendre connaissance de cet cet outil très pratique. Dans le premier champ, vous copiez le couple de données géographiques, ensuite un clic sur Apply et vous obtenez une liste de modèle pré-remplis avec vos informations géographiques. Il n'y a plus qu'à copier-coller ce modèle dans votre article. On notera que cet outil transforme lui même les données géographiques depuis un système décimal vers un système degré/minute/seconde. On peut donc aussi ne s'en servir que pour cela si l'infobox n'accepte que des géodonnées en degré/minute/seconde.

Géolocalisation et modèle KML :

La géolocalisation trouve une utilisation considérable avec l'util isation du modèle KML. Je place ce modèle dans la catégorie concernant les lacs situés en France; le paramètre de récursion c'est la profondeur de recherche dans les sous-catégories. Les articles inclus dans cette arborescence de catégorie apparaissent sur la carte choisie. C'est super intéressant pour le lecteur. Il peut se promener sur sa carte et découvrir des lacs et aller lire les articles sur Wikipédia.

Autre exemple sur la carte ci-contre, on visualise les monuments historiques dans le centre de Paris.


Effet de bord plutôt intéressant de ce modèle : la détection des erreurs de localisation. Je suis toujours avec ma catégorie de lac en France. Je vais me promener en Corse et hop je trouve un lac en pleine mer Tyrrhénienne. Je corrige donc l'article concernant l'étang de Diane. Rapide et efficace. Ça marche pour plein de sujets à partir du moment où vous avez l’œil pour vous dire que le truc n'est pas à sa place.


Un autre outil !

Maintenant vous savez géolocaliser un article, on peut aussi vous proposer de faire de la maintenance sur le sujet. Parlons donc d'un outil très sympa développé en français par Myst. Le but premier de cet outil est de trouver autour d'un endroit donné des articles non-illustrés. Je reparlerai de cette utilisation dans un prochain billet. Ici l'effet secondaire de cet outil en fait est qu'il donne une liste d'articles mal ou pas géolocalisés. En effet, des infobox donnent par défaut une géolocalisation à (0;0) si les données ne sont pas renseignées. Par bonheur l’intersection du Méridien de Greenwich et de l'équateur se trouve en pleine mer, dans une zone sans vrais articles. Du coup vous pourrez aisément vous dire que l'amphithéâtre de Lucques n'y est pas forcément à sa place.

L'outil de Myst doit être mis à jour de temps en temps. Ainsi quand vous avez fini la liste qu'il vous a généré, il faut demander à Myst de mettre l'outil jour.

Conclusion

Géolocalisez tout ce qui peut l'être et corrigez les erreurs présentes !

lundi 11 avril 2011

Wikilouze

A 15h00 CET aujourd'hui tombaient sur les sites d'information les premières rumeurs de l'arrestation de Laurent Gbagbo, confirmées 20 minutes plus tard par les troupes de Ouattara et l'ambassadeur de France. Entre 15h37 et 15h50, les articles correspondants sur Wikipédia -ainsi que la page d'accueil- sont mis à jour par au moins six contributeurs différents, sur la base des premières dépêches tombées des grands médias.

Pendant ce temps à Vera Cruz sur Wikinews, 16h15:


J'ignore quelle est leur ligne éditoriale ou leur modèle de fonctionnement mais, visiblement, ce n'est pas basé sur l'actualité.

Wikimedia et la mondialisation

Très rapide billet pour évoquer une anecdote assez marrante.

C'est l'histoire d'une contributrice très active sur Wikipédia dans ce qui touche à la Fantasy. Elle connait déjà des auteurs de ce genre littéraire en région parisienne et souhaite couvrir un festival. L'intérêt étant de pouvoir rencontrer les auteurs, réaliser de petites interviews, en faire des photos etc.

Cette contributrice vit en région parisienne, le festival s'appelle Trolls et Légendes et aura lieu à Mons en Belgique. Cette contributrice française a demandé de l'aide auprès de Wikimedia CH (Suisse) pour obtenir un pass-presse à son festival belge.

Harmonia Amanda sera ravie d'apprendre que la mondialisation a du bon. Son pass-presse, elle l'a.

Prochain challenge, mettre les québécois dans la place !

jeudi 7 avril 2011

Géolocaliser l'histoire

Il y a quelques jours à peine, je vous parlais de cette intéressante animation réalisée par Gareth Lloyd et Tom Martin et qui consistait à montrer, sous la forme d'un petit film, la succession des évènements historiques géolocalisés sur Wikipédia.

La géolocalisation, je précise en passant car je ne l'avait pas fait la dernière fois, consiste à ajouter une balise avec des coordonnées dans le corps d'un article (pas forcément d'histoire d'ailleurs, à la base c'est logiquement plutôt pour la géographie). Si vous allez voir Genève, vous remarquerez par exemple en haut à droite l'inscription 46° 12′ 00″ N 6° 09′ 00″ E (carte). C'est aussi minimal que cela et, effectivement, on se demanderait parfois à quoi ça peut bien servir. La magie de Wikipédia -ou plutôt du contenu librement réutilisable- c'est que si vous ne le savez pas, quelqu'un d'autre le sait. Et le mettra potentiellement à profit.

Tout ça pour dire que je suis tombé ce matin sur conflicthistory.com, qui amène ce concept de réutilisation du contenu wikipédien (qui, pour le coup, paraît un peu vieillot dans sa présentation) à un niveau encore supérieur. Comme une image vaut mieux que mille mots, voici de quoi je parle:


Il s'agit en gros, encore une fois, de lier évènements historiques et géographie, avec un extrait de l'article wikipédien concerné (et bien sûr un lien vers l'article complet):


Il semble qu'une partie des informations vienne de freebase, que je n'ai pas encore eu trop le temps d'explorer mais qui évolue selon des lignes apparemment semblables.

L'un dans l'autre, c'est peu dire qu'avec une interface aussi simple et intuitive, ce truc est absolument génial et ne demanderait probablement pas énormément d'efforts pour être transcrit en français.

mercredi 6 avril 2011

Le zoo

Wikipédia est un intéressant phénomène qui n'en finit pas de susciter la curiosité des chercheurs de ce monde. Si vous êtes contributeur et vous-même curieux de savoir comment vous fonctionnez, sachez qu'il y a environ 600 articles qui ont été publiés à ce jour dans des journaux à comité de lecture, plus une vingtaine de thèses de doctorat, plus 1500 interventions lors de conférences scientifiques.

La bonne nouvelle, c'est que le groupe canadien qui se charge de les recenser le fait dans le but fort louable de compiler tout cela pour un article de synthèse (review article).

Sortie prévue: été 2011.

mardi 5 avril 2011

Small is beautiful

C'est bête à dire, mais moins on est à se parler, et plus on se parle. C'est en tout cas le constat que j'ai au sortir du dernier Comité d'arbitrage (CAr) wikipédien en comparaison du précédent: le Comité n'a je crois jamais été aussi serré (quatre membres actifs), mais ça faisait également longtemps qu'il n'avait pas été aussi réactif (et ça s'est remarqué). Si je devais m'aventurer à une explication, je dirais qu'outre une bonne dynamique personnelle il y a le fait qu'un message était vite répondu et, surtout, qu'on savait qu'on obtiendrait une réponse.

J'essplique.

Le graphique ci-dessous présente succintement le nombre d'arbitres théoriques (élus ou restant pour liquider les arbitrages du Comité précédent) et effectifs (ceux qui intervenaient encore sur la liste de diffusion interne ou les diverses pages du CAr en fin de mandat) pour les deux Comités dont j'ai été membre (printemps et automne 2010):
Effectifs du Comité d'arbitrage
Dans le premier cas (XIIe CAr, de mars à septembre 2010), on avait 14 arbitres en place. De fait, après l'éviction des zombis qui étaient là sans l'être, on s'est retrouvés à cinq dans la pièce arrivés à la fin du mandat. En septembre 2010 nouvelle élection (XIIIe CAr), avec cette fois six élus et une feuille quasi-blanche pour redémarrer.

Le deuxième graphique, maintenant, vous montre le nombre d'emails ayant circulé sur la liste de diffusion interne lors de ces deux périodes:
Nombre d'emails échangés.
Il y a comme un changement de dynamique alors que, sur le fond, les interventions restent les mêmes (j'ai pas le temps, qui veut être coordinateur, je suis parti/de retour).

Il y a quand même eu quelques changements mineurs mais d'importance. Première innovation que je n'avais pas remarquée jusqu'à ce que Turb le relève: on a commencé à annoncer les nouveaux arbitrages sur la liste. Il faudrait voir si cela a accéléré les délais pour les décisions de recevabilité, mais cela a en tout cas contribué à la création d'un esprit de groupe. Des intervenants externes sont également intervenus un peu plus souvent (généralement à la demande des arbitres, notamment dans un arbitrage ou deux). Et, surtout, quand quelqu'un posait une question, on y répondait. Rien d'essentiel, donc, et c'est pour ça que c'est important.

C'est bête à dire, mais ça vous change un monde que de savoir qu'on ne parle pas dans le vide. J'ai souvenir dans le premier CAr auquel j'ai participé du mail d'un arbitre demandant à un autre quand il comptait rendre son avis qui traînait depuis x mois. Pas de réponse de ce dernier, ni de commentaire de la part des 12 autres. Mon impression à ce moment:  j'ai mis les pieds dans un cimetière.

Première remarque à ce stade: tout le monde (ou presque) a une vie privée qui passe avant Wikipédia, et le problème des arbitres disparaissant du jour en lendemain est voué à persister. Il ne s'agit donc pas de jeter la pierre aux zombis, qui sont aussi des gens. L'important est d'en prendre acte et d'agir en conséquence, c'est à dire dans notre cas de reconnaître le problème et d'arrêter d'attendre. L'attente c'est l'inertie, l'inertie c'est la perte de temps, et c'est démotivant pour tout le monde.

Plein de messages échangés, même sur des sujets bénins, ça crée une dynamique de confiance. Fruit de cette dynamique ou honnêteté personnelle, quand trois des arbitres se sont successivement retrouvés hors service cet hiver, tous ont laissé un mot pour dire qu'il ne fallait pas compter sur eux pendant quelques temps. Cela a du coup permis aux autres de continuer à avancer et de garder la dynamique - voyez la communication comme un cercle vertueux: la gestion des arbitrages n'était plus tant une corvée qu'un objectif.

Le graphique ci-dessous illustre assez bien le phénomène dont je veux parler ici:
Nombre de messages théoriquement envoyés par chaque arbitre.
Rapporté aux nombre d'arbitres théorique, il indique l'intensité de la participation qui est, vous l'aurez compris, beaucoup plus élevée dans un CAr restreint où tout le monde répond présent. 

Maintenant que cela est établi, comme une petite plante il faudra l'entretenir. Le CAr est passé à neuf membres ce 31 mars et, selon toute probabilité, deux ou trois d'entre eux ne finiront pas leur mandat. En ce sens je ne vois pas de tragédie dans le fait que les dix postes à pourvoir n'aient pas été pris - l'important n'est pas tant le nombre que l'implication, et il faut trois à cinq arbitres seulement pour un arbitrage. L'essentiel, en fait, sera pour les sortants de transmettre cet esprit aux petits nouveaux.