mardi 31 août 2010

Avez-vous vu ce lézard?

L'un des problèmes de Commons c'est que l'on peut, avec ses milliards de catégories totalement obscures et faites sur mesure pour leurs créateurs, trouver quelque chose que l'on sait où chercher. Mais si par contre vous n'avez qu'une idée générale, bon courage.

Je vous présente par exemple le petit Gonzalo:

Le petit Gonzalo a été aperçu pour la dernière fois près de la route de la Corniche.
Il portait un pyjama jaune et violine à rayures.
Je me promène donc depuis quelques temps avec l'appareil photo en bandoulière, des fois qu'un truc incroyable et inédit m'arrive, ou simplement que j'aille visiter une destination déviante. Et puis je me dis, avec raison, que si on a au dernier pointage quatre millions d'espèces recensées (et 20 millions supposées, même s'il s'agit d'insectes à 95%), il y a de quoi documenter des articles de taxonomie sans trop de difficulté.

D'où ma rencontre avec le lézard ci-dessus par un après-midi d'août1. Le problème, c'est qu'il ne se balade pas avec une étiquette sur le dos, et que je n'ai pas fait zoologie quand j'étais petit. Le problème, c'est qu'on a plein de catégories à la mode de Linnée pour classer les bestioles, mais que même avec Saint Google je n'arrive pas à croiser deux méta-groupes plutôt simples et qui dans le cas d'espèce seraient plutôt utiles, à savoir "lézard" et "Afrique de l'Ouest" (je n'ai pas la prétention de croire que j'ai découvert une nouvelle espèce rare en plein centre-ville). Du coup j'ignore toujours ce que fait Gonzalo dans la vie (ou quel est son vrai nom). Je pourrais éventuellement poster l'image sur le bistro ou un projet en espérant qu'il y ait un zoologue dans la salle, mais ce n'est pas une solution à échelle industrielle: si l'on veut que les humains remplacent les catégories, c'est qu'on n'a pas besoin de catégories.

Bref, l'un dans l'autre, si vous avez un bon plan photo mais ne savez pas que ce que c'est, laissez tomber.

Mise à jour: Hexasoft indique qu'il s'agirait d'un agame des colons (qui bien évidemment a déjà une image de qualité). Merci à lui et Chandres. Et donc en fait laissez tomber les catégories ou Flickr pour chercher  - si vous avez un blog c'est bien aussi \o/


1. La photo est assez naze, mais je l'ai compressée pour le post et il y a plein de gonzalos très colorés dans les parages - je voulais donc avoir quelque chose pour  l'identifier sur Google/WP, et revenir plus tard pour faire une vraie séance avec Gonzalo.

vendredi 27 août 2010

LiveRC est l'instrument du Mal

Et si ça n'en est pas la preuve, je ne sais pas ce qu'il vous faut:

Pas sous mon mandat

J'ai bien essayé de m'en détacher, et la page n'est d'ailleurs plus dans ma liste de suivi -contrairement à une cinquantaine de personnes qui, à n'en pas douter n'ont que le bien des cinq arbitres et des deux arbitrés en tête -, mais plusieurs petites choses se sont dites ou passées ces derniers temps qui me chagrinent à tout le moins. Leur point commun, bien évidemment, est lié aux témoignages -qu'on ferait selon moi bien mieux de renommer "Prises de position"- déposés dans le cadre de l'arbitrage Moyg - Gustave Graetzlin.

On nous1 reproche notamment d'avoir été partiaux dans notre gestion des témoignages, ne nous attaquant qu'aux soutiens de Gustave Graetzlin.

attaque n.f. Action d'attaquer quelqu'un, quelque chose ; agression.
Pour info, voici l'attaque menée par Turb et moi-même vis-à-vis de cinq intervenants:

Désordre.
"Bonjour [machin], pourrais-tu modifier ton témoignage, de manière à ce qu'il apporte des informations inédites plutôt qu'un point de vue général ?"
Vous serez bien d'accord que la censure partisane guette et que l'arbitre Turb est lui aussi un danger public. A décharge, il y aura eu effectivement quatre actes de censure, au final: une intervention de type troll bistrotier, une attaque personnelle contre GG (censure partielle), une harangue contre le Comité d'arbitrage et ses andouilles d'arbitres, et une remarque polie certes, mais complètement à côté de la plaque. ILJR, en faisant le ménage, y aura probablement gagné ses galons de sale type™.

A côté de la plaque selon moi, me direz vous: à chacun son opinion, et libre au wikipédien de base de s'exprimer, tout agacé qu'il est que "toutes ces procédures so(ie)nt noyautées par une petite clique de copains". Question d'interprétation, réponds-je: la clique de copains, il me semble, ressemble plus à ces gens qui n'ont rien à dire mais viennent l'étaler pour créer un effet de nombre en soutien (ou en opposition d'ailleurs) à quelqu'un. Sans oublier bien sûr les messages de réconfort à l'un ou l'autre en page de discussion. En ce qui concerne mes copains à moi, sachez-le, aucune des personnes avec qui je suis récemment allé boire un verre ne s'est pour sa part exprimée sur cette page.

Mais le plus important ici, c'est qu'objectivement, les témoignages on s'en moque: ceux à charge ne font qu'ajouter du stress à Gustave, qui se défend tant bien que mal et doit effectivement se sentir harcelé par le nombre (alors que Moyg a déjà clairement exposé ce qu'il considère être le fond du problème); ceux à décharge, à part protester de la bonne moralité de l'intimé et traiter implicitement ou explicitement les arbitres d'automates punisseurs incapables de discernement, ne font rien pour contester la véracité des diffs apportés. Passez-moi l'expression, mais bof. Je ne suis pas impressionné2.

Ce n'est pas, chez moi, ce qu'on appelle un apport constructif - ni pour les arbitrés, ni pour les arbitres. Et le pire, c'est qu'on sait tout cela depuis des années. C'est le problème du renouvellement des cliques générations wikipédiennes: il faut régulièrement tout réexpliquer.

Et donc oui, récusé ou pas, j'estime que cela fait partie du mandat d'arbitre que de limiter non pas tant pas les témoignages que les témoignages d'une mentalité de gang.


1. Nous les arbitres, pas Nous, Popo le Chien. Je n'utilise le nous de majesté qu'en tant que bureaucrate.
2. Cela dit, les candidatures pour le renouvellement du CAr sont déjà ouvertes. Je vous y attends avec gourmandise. Et je voterai pour vous.

mercredi 25 août 2010

Plus près de toi, mon Dieu

Tiens il m'est arrivé un truc assez inédit l'autre jour: j'ai surpris un collègue en train de lire un article que j'avais corrigé. L'article n'a rien à voir avec le travail et, pire même, il avait carrément tout imprimé pour pouvoir le lire chez lui (je suis tombé dessus au coin photocopieuse; après on s'étonne de ne plus avoir d'encre1).

On a beau dire et s'y être préparé, ça fait quand même un peu bizarre. Il y a un million d'articles, et un peu moins de 9'000 portent les empreintes de mes mains pleines de doigts. Mais même si je n'ai pas pour habitude d'éplucher les modifications récentes pour gonfler mon editcount à coups de révocations, je ne garde aucun souvenir de la plupart d'entre eux. Mais celui-là j'étais tombé dessus la veille, par hasard en enlevant le spam posé ça et là par un inconnu, et je me souviens clairement m'être demandé qui pourrait bien vouloir consulter un sujet aussi obscur que les Noms de Dieu en islam. Réponse: un manager sénégalais qui profite de Ramadan pour élever le niveau de ses lectures.

Que des collègues lisent des articles de Wikipédia ne me choque pas, bien au contraire, tout le monde le fait. Mais qu'ils en lisent un sur lequel j'ai justement corrigé quelques bricoles est en fait beaucoup plus troublant. Ca me surprend un peu, j'avoue, car j'aurais pensé que la première fois que ça arriverait je ne serais pas peu fier (la preuve ultime que j'ai fait un truc utile, pensez donc!) - c'est en fait tout le contraire qui s'est passé: ne suis-je pas allé trop vite? ai-je laissé des typos, des erreurs, n'aurais-je pas pu trouver une ou deux références utiles, etc.

Du coup, je n'ai pas osé demander au dit collègue ce qu'il en pensait. Je le regrette un peu.



1. Tiens, puisqu'on me demandait si je profite des terres noires, j'en ai une bien bonne:
Eux: avez-vous reçu notre fax?
Nous: Non, nous n'avons plus d'encre. Pouvez-vous nous renvoyer le document par email?
Eux: Non, nous n'avons plus d'électricité!"
C'est le Sénégal, mais des fois on se dit que c'est aussi un peu la Pologne (circa 1980) aussi.

mardi 24 août 2010

Sois belle et tais-toi

Je découvre, à la dure, que ce qu'on attend d'un arbitre, essentiellement, c'est qu'il se garde bien d'essayer d'arbitrer. C'est en tout cas la leçon que je retire de la deuxième récusation dont je suis l'objet, cette fois de la part de Gustave Graetzlin dans l'arbitrage qui l'oppose à Moyg. A ce rythme, et comme on me l'a très justement fait remarquer, je suis bien parti pour être le premier arbitre qui aura passé tout une session du Comité d'arbitrage... sans avoir déposé d'avis (auquel cas on revient au postulat premier).

Tout cela est révélateur de bien des choses - à commencer par le fait que je devrais apprendre à me tenir tranquille, mais on ne se refait pas -, et l'on voudra certainement commenter l'inclusion par 48 personnes de cet arbitrage dans leur liste de suivi.

Mais dans le cas d'espèce, j'ai surtout l'impression que Gustave a commis à la fois une erreur tactique, et une erreur stratégique.

J'essplique.

Le contexte d'abord. Moyg dépose une demande d'arbitrage contre Gustave Graetzlin, arguant du fait que celui-ci est inutilement agressif avec ceux avec qui il est en désaccord préférant "aller les critiquer sur le bistro" - en clair anti-collaboratif, crime quasi-suprême sur Wikipédia pour un utilisateur enregistré1. Ca, c'était il y a dix jours, l'arbitrage etant déclaré recevable le 16 août.

Hier (le 24), Gustave demande s'il lui est possible de battre le rappel des gens "à qui [il] a rendu service, et qui ont apprécié [son] esprit collaboratif". Je précise qu'à l'heure où il dépose sa demande, une douzaine de personnes se sont déjà exprimées, une majorité pour protester de la bonne tenue de l'intimé. J'ignore aussi à ce moment (ce n'est pas dans le mot de GG), que Moyg avait signalé la recevabilité de l'arbitrage par le biais de son compte Twitter2.

Ignorant de tout cela3, je réponds donc que battre le rappel de ses copains n'est pas utile, que les arbitres ont bien compris et que, de toute façon, un arbitrage n'est ni un procès, ni un concours de beauté où l'on recensera ses amis (ce que la plupart des gens semblent avoir du mal à comprendre).

Gustave Graetzlin signale qu'il demande ma récusation un peu plus tard dans la nuit.

L'erreur tactique, premièrement, aura été de demander à pouvoir spammer ses copains pour multiplier les témoignages. C'est insultant pour les arbitres (vous ne connaissez pas WP, vous ne me connaissez pas, mais attendez de voir combien j'ai de gens derrière moi, je ne peux être que quelqu'un de bien) et, plus prosaïquement, c'est probablement inutile de faire répéter 30 fois la même litanie de compliments quand il n'y a pas si longtemps les arbitres étaient ceux qui demandaient que les argumentations se limitent à 500 mots. En clair, lire des trucs inutiles et répétitifs gonfle tout le monde - quel intérêt dès lors à vouloir en rajouter?

L'erreur stratégique, après cela, aura été dans l'usage de la récusation. Sitôt la recevabilité déclarée, Moyg annonçait ne pas vouloir demander de récusation. A tort ou à raison, il joue la confiance. Gustave s'est pour sa part bien gardé de le faire, à tel point que je me suis même demandé s'il était au courant de ce "droit".

Mais quel est le message que l'on transmet aux arbitres restant, quand on est accusé de ne pas tolérer la contradiction et qu'on se garde un joker dans la manche pour éjecter le premier arbitre qui ne va pas immédiatement dans votre sens?

Ce message, vous l'aurez deviné c'est que ce qu'on lui reproche est probablement vrai.


1. Le crime suprême des IP anonymes étant bien sûr le vandalisme.
2. Je donne un franc à qui m'explique et me convainc de l'utilité de ce service.
3. En fait même si je l'avais su ma réponse aurait été la même.

lundi 23 août 2010

Ma première photo utile

Cinq ans. Plus même, que je traîne sur ce projet. Et pour la première fois, j'ai l'impression d'avoir mis une photo sur Commons qui apporte réellement quelque chose (bon j'avais aussi fait pas mal de graphiques, mais ça n'est pas pareil).

Si avant vous vouliez voir l'Aéroport international Roberts de Monrovia, ou plutôt sa catégorie associée, vous aviez ça:

The cabale romande was here.
Autant dire que c'est pas le genre d'illustration qu'on ajoute sur un article, droit de panorama ou pas (d'ailleurs la plupart des articles mettaient soit un avion abandonné, soit rien). Mais maintenant, grâce à votre serviteur, on a ça:

On a fait le ménache.
Ca a quand même plus de gueule.

Moralité: quand vous allez quelque part, vérifiez toujours s'il y a besoin de photos avant de partir.

jeudi 19 août 2010

Pandore

Tiens, une prise de décision wikipédienne vient de s'ouvrir sur la Contestation volontaire du statut d'administrateur. Cette procédure consiste, si vous n'étiez pas au courant, à ce qu'un  administrateur ouvre une sous-page sur laquelle les gens insatisfaits de son action se font connaître. Une fois remplis certains critères (essentiellement de nombre), l'admin s'engage à remettre son mandat en jeu. Bon.

Je ne m'impliquerai pas plus que ça dans la discussion qui s'ouvre et j'aurais même intérêt à me faire tout petit: je suis en effet celui qui, en septembre 2008, importait le premier ce concept tout droit venu de la version anglophone. Je dirai juste que je pense important que cela reste volontaire. Après tout, sur Wikipédia, il n'y a pas d'obligations et assez peu d'interdictions, les gens font ce qu'ils considèrent juste et bon. En plus, je ne suis même plus admin.

Non, ce qui me turlupine c'est qu'à ce stade je ne vois que trois issues à cette PDD:
  1. Un vote est lancé qui aboutit au maintien de la procédure telle quelle. Retour à la case départ;
  2. Un vote est lancé qui aboutit à l'imposition de cette procédure pour tous les admins: je ne suis pas certain que c'était l'idée de départ des initiateurs de la discussion. En plus, il faudra désormais discuter des critères de contestation - bonjour l'usine à gaz;
  3. Un vote est lancé qui aboutit à l'interdiction de cette procédure volontaire. Un admin décide de passer outre, quitte à donner un autre nom ou format - et alors qu'est-ce qu'on fait? On lui retire son balai? On le bloque? C'est improbable.
Comme dit le dicton, quand on n'est pas prêt pour la réponse, on évite de poser la question.

lundi 16 août 2010

The Lose Brothers

Juillet 2010 : cela fait quelques décennies que mon Frère Jake est cloîtré au même endroit. Coup de bol, il a droit à une permission d'une semaine et prévoit de voir du pays. Je m'arrange pour être dans le coin et partager avec lui le début du voyage. J'ai des trucs à voir avec lui de manière urgente... un orphelinat dont il faut vite s'occuper. Faisons d'une pierre deux coups et utilisons intelligemment sa perm'.

Mon chauffeur met huit heures (repas compris) pour couvrir la distance avec le lieu de détention de Jake, alors que deux heures nous séparent . Je dois dire que j'avais une liste de Monuments Historiques (et autres pymousseries plus classiques) à photographier, ce qui nous a pris du temps et fait passer par des bleds improbables et de jolis villages. Pour Jack, c'est l'heure de sortie (un peu en retard sur celle prévue) : un costume blanc, un chapeau blanc et des lunettes... noires. On fait une pause déjeuner chez mon chauffeur puis, après le repas, je me mets au volant et en route vers le nord : Jake et Elwood sont de sortie (et personne d'autre).

Nous avons légèrement allongé l'itinéraire mais nous sommes à l'heure lorsque les pneus de ma voiture crissent sur le gravier d'une belle propriété. Je dis à Jake que je connais pas mal les gens qui vivent là, ils sont voisins de l'orphelinat et vont nous aider et nous héberger. Le temps de dire un bonjour rapide et nous sommes dans l'orphelinat avec ledit voisin, son appareil photo de pro et une échelle. Jake est un expert en la matière : il a beaucoup étudié cet orphelinat sans jamais y mettre les pieds, aussi il lui tient à cœur. Il discute avec un autochtone, pose pas mal de questions et guidant en même temps le voisin qui photographie à tout va les murs de l'endroit.

Je me dis que Jake apprend peu de choses même s'il se rend mieux compte en vrai de la situation actuelle. Mais j'ai tort car l'autochtone nous apprend qu'un peintre a peint les peintures murales à la fin du XIXe siècle. Et qu'on peut y voir des détails qui ont disparu depuis. L'œil de Jake s'allume quand l'autochtone lui montre un cliché de cette aquarelle. Jake demande où on peut les voir (les aquarelles), la réponse fuse : dans le musée de la grande ville du coin. Fidèle sidekick, je note sur un bout de papier le nom de l'artiste ainsi qu'une date de son œuvre.

Le soir venu, nous mangeons chez les voisins en regardant les photos faites ce jour là. J'avais prévenu Jake que le photographe était assez réticent à téléverser des photos sur Commons (j'ai déjà essayé dans le passé) un peu pour des raisons technico-bureaucratiques (formulaire d'upload) et un peu car il n'a pas envie que n'importe qui puisse prendre ses photos, surtout pour les commercialiser. « T'en fais pas, Elwood, on est en mission pour le Seigneur, on ne peut pas échouer » me dit-il. Et en effet, il arrive à embrouiller le gars en trois secondes et à ce qu'il accepte de mettre les photos sous licence libre. 1 Je suis bluffé, je dois dire.

Je le suis un peu moins quand deux heures plus tard, Frère Jake se rend compte que son train du lendemain part en fait.... le surlendemain. Enfin si ça se trouve, c'est fait exprès et il a tout prévu ! Cela dit, si (quand) on apprend ça sur son lieu de détention, il ne va pas voyager avant un bout de temps. Le jeu en vaut la chandelle, après tout on est en mission pour le Seigneur.

Avec vingt-quatre heures de plus, on a le temps pour aller au musée de la grande ville. Jake se présente et demande à voir lesdites peintures. « On me les a déjà demandées dans le passé... Elles ne sont pas visibles par le public, il faut voir avec la conservatrice » dit le caissier. « Aucun souci, vous pouvez l'appeler ? » dit Jake. « Tout à fait, répond l'employé, vous restez combien de temps en ville ? ». « Cet après-midi seulement en fait » répond Jake. L'employé écarquille un peu les yeux pendant que Jake et moi nous excusons de venir aussi au débotté (j'ai fini de noter les noms importants sur un bout de papier). Le caissier parle à la conservatrice et explique notre cas. Nous n'entendons qu'un côté de la conversation mais cela se passe bien. Il raccroche et nous dit qu'elle est d'accord mais n'a que cinq minutes à nous accorder. Nous le remercions de sa diligence et allons à l'étage rencontrer la conservatrice. En chemin, je dis à Jake qu'avoir des photos sous licence libre, cela risque d'être coton. « Aie confiance, Elwood, on est en mission pour le Seigneur, on ne peut pas échouer »

Les cinq minutes durent en fait un bon quart d'heure le temps de regarder chacune des peintures, de donner notre opinion, d'expliquer la démarche. Jake fait encore des miracles : le musée lui enverra les photos déjà faites des peintures. Si elles ne sont pas de qualité acceptable, le voisin de l'orphelinat se propose de retourner pour en prendre des meilleures. De son côté, le musée est d'accord pour distribuer les photos librement, tant que l'auteur est crédité. Carton plein pour notre mission, Jake repart le lendemain matin avec les photos de l'orphelinat (triées, calibrées) et une promesse de courriel venant du musée. Ce n'est pas trop la lose en fait. Chapeau, Jake, au plaisir, si t'as une prochaine permission !


1. A la « Ce ne sont pas ces droïdes que vous cherchez ».

dimanche 15 août 2010

A cabal is born

Bon, vous vous en moquez comme de l'an quarante, mais ce vendredi aura été la première soirée officielle de la cabale sénégalaise.

Au programme:
  • Ndogou;
  • Plan d'action cabalistique ce lien est le seul truc important de ce billet, allez donc voir si vous pouvez aider;
  • Divers.
Comme quoi le monde est petit, on trouve des wikipédiens partout.

Bon, ok, on est tous les deux d'importation. Mais quand même.

vendredi 13 août 2010

La telenovela de l'été

Quand il y a débat chez les admins, la comparaison la plus pertinente n'est pas de parler de duels au couteau, au pistolet ou au corps-à-corps, mais à la grenade. On commence par un conflit délimité, et c'est une personne extérieure à tout cela au début qui finit dans la mouise. Le dégat collatéral du jour, c'est l'administrateur Irønie.

J'essplique.

Croyez-moi ou pas, donc, mais depuis hier c'est le boxon chez les admins wikipédiens. Bizarrement, il y a pourtant eu une majorité d'interventions pertinentes et de bon sens (les admins vieillissent) mais, heureusement pour toi lecteur, ceux qui restent ont brillamment réussi à faire chuter la moyenne.

Il y a eu jusqu'à présent tellement d'intervenants aux intérêts divergents que j'ai du en louper une partie, mais je vais essayer de résumer (Spoiler alert: un point godwin est attribué). N'hésitez pas à me corriger dans le commentaires, si besoin. Dernier avertissement: il y a beaucoup de liens qui pointent vers de loooongues discussions.

Le contexte immédiat, je pense, est l'éviction d'Illuvalar sur le bulletin des admins, suite à une requête de Mogador qui se sent marqué à la culotte. Hamelin trouve le procédé grossier1 et le fait savoir. Une discussion s'engage à côté entre lui-même et Lgd, à propos cette fois du blocage de Suprememangaka2, où il apparaît - suprise et horreur!- que certains contributeurs ne s'apprécient pas (et qu'Hamelin, pour être clair, n'apprécie pas Mogador).

Tout commence toujours par un duel...

Après un échange à tout le moins déplaisant sur le sujet des listes noires avec l'impétrant, Mogador décide de porter la chose sur la place publique.

Ami lecteur tu pensais que c'était déjà compliqué, mais c'est que tu n'avais encore rien vu. Car à partir de là, tout dégringole.

Des gens à qui on n'en demandait probablement pas tant débarquent déposer des avis plus ou moins heureux. Grimlock voit ces listes lui rappeler des "heures sombres"3, mais ne tranche pas "pour cause de conflit d'intérêt" (je suppose là qu'il n'apprécie pas l'un des protagonistes), sans que cela ne l'empêche pour autant de jeter un peu d'huile sur le feu.

Mais ça finit toujours par dégénérer.
Bref, la discussion continue de déraper et de tourner en rond, et l'admin Irønie décide de bloquer les deux principaux protagonistes en prenant soin de justifier sa décision. Garfieldairlines débloque quelques minutes plus tard sans discussion (ou autre contestation). Grimlock rajoute de l'huile mais ça ne prend pas. En tout cas pas ici. Quelques flammèches se déplacent sur le bulletin des admins, mais tout semble ici aussi rester sous contrôle.

Nan. Là où cela se met à brûler, c'est désormais chez Irønie. Un trio improbable4 décide de porter l'affaire sur la page de contestation qu'il s'est créée.

Bon.
A ce stade, on a un constat et plusieurs solutions:

Le constat, c'est que la page de contestation n'est pas là pour faire plaisir, et il fallait bien s'attendre à ce que lorsque celle d'un admin serait utilisée, cela ferait des vagues. J'attends le jour où quelqu'un viendrait en disant "je t'aime trop fort, il faut que tu démissionnes". Nan. On peut prendre les précautions qu'on peut, mais le seul moyen de ne pas avoir de contestation, c'est de ne pas être admin (ou de ne rien faire, ce qui revient au même).

La solutions, les solutions, sont pour Irønie:
  • de faire de la politique, et prendre ces trois demandeurs à leur jeu en passant devant la vox populi. Vu le contexte, les demandeurs, et son plutôt bon passif d'admin (et pour peu qu'il prenne les enseignements de sa candidature en ne traitant pas cette mascarade par dessus la jambe), le risque me paraît calculé. S'il perd tant pis, on vit très bien (voire mieux) sans être admin. Et s'il gagne, j'en connais plusieurs qui pourront aller se cacher dans une poubelle;
  • de ne pas faire de politique, et d'ignorer cette requête en la traitant pour ce qu'elle est: un moyen pour chacun des trois demandeurs de régler d'autres comptes5. Ce serait dommage, car cela leur donnerait un avantage moral relatif, sans compter que cela mettrait un sacré coup à cette procédure, dont le principe est justement basé sur la confiance.
Sinon, pour le principe, je rappelle que moi aussi ça fait un bail que j'ai ma liste. Mais comme son contenu change régulièrement, je ne vous dirai pas qui est dessus.





1. Sur la forme j'aurais tendance à lui donner raison, on était loin du vandalisme. Mais bon.
2. Lors du blocage de Suprememangaka, Lgd avait bloqué par erreur l'admin Garfieldairlines (j'ai la flemme d'expliquer). L'erreur était admise et pardonnée, mais ça n'a pas empêché le pardonnant de traîner le pardonné devant le Comité d'arbitrage.
3. Désolé mais même avec toute la bonne volonté du monde c'est un point Godwin, pas un rappel de ce qu'a fait l'armée française en 1917 comme (pauvrement, je trouve) justifié.

4. Je dis improbable parce que deux d'entre eux les trois ont des trucs à se reprocher et ne sont, certes à des degrés divers, pas les mieux placés pour donner des leçons. Et ah oui, j'oubliais, il ne s'agit aucunement des deux bloqués, qui ont séparément indiqué accepter/pardonner le blocage, à défaut d'en être satisfait.
5. Je précise qu'en l'état je ne pense pas que nos trois pieds nickelés aient agit de manière coordonnée - il n'y a pas de cabale, juste une convergence d'intérêts.

jeudi 12 août 2010

Le pathétique en dessin

Tiens, un truc rigolo sur le blog Information is beautiful: les conflits éditoriaux les plus pitoyables de la Wikipédia anglophone mises sous forme graphique. Une façon intéressante de voir que là-bas aussi il y a eu et il y a toujours de sérieux problèmes de chicon.


L'autre enseignement, c'est que dans la préhistoire wikipédienne (2001!) ça chauffait déjà pas mal. Enfin, parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, il semble que la plus grosse guerre d'édition se soit déroulée sur l'article Wikipedia: Jimbo Wales en est-il le fondateur, ou le co-fondateur?

Ca méritait au moins 29'000 interventions. La version francophone me paraît, tout d'un coup, bien calme.

mercredi 4 août 2010

Vaincu par le nombre

J'ai ces derniers jours entrepris d'ajouter divers modèles ici et là pour inclure des références bibliographiques, et me suis même retrouvé à me demander très récemment, dans le cas d'une fusion d'articles, quel était le bon modèle à apposer pour créditer les auteurs, puisqu'il paraît que c'est super important1. Je ne garde pas tout en tête, mais je cherche. Je cherche non pas en usant de l'outil de recherche wikipédia, qui n'a jamais trouvé que ce dont je n'avais pas besoin, mais en tapant au hasard dans la barre d'adresse des noms de modèles qui me paraissent cohérent avec ce que je veux avoir: {{ouvrage}}, {{article}}, {{journal}} ou je ne sais encore quel {{lien web}}. Si je trouve tant mieux, il ne me reste après plus qu'à regarder parmi la souvent dizaine de paramètres optionnels lesquels utiliser pour qu'enfin apparaisse en note de bas de page, par exemple, un minuscule
1. ↑ "Chroniques yéménites, « Les langues en Érythrée [archive] ». Consulté le 18 juillet 2010"
Trouver les bons paramètres et les rédiger de manière correcte (titre et pas Titre), c'est parfois une contrainte ou une perte de temps nécessaires. Mais le problème, avant tout, c'est qu'entre tous ces modèles une chatte n'y retrouverait pas ses petits.

Tiens, ça faisait longtemps.
Je suis allé jeter un oeil, par curiosité masochiste, sur le serveur statistique des projets wikimédiens; j'ai demandé à Google et Exalead. Et j'ai eu la réponse que je ne voulais pas lire: Wikipédia en français, à elle seule, recense entre 60 et 80'000 modèles.

C'est beaucoup.

A quoi ils servent, je l'ignore. Est-ce qu'ils sont tous utilisés? Je l'ignore aussi. Est-ce qu'on pourrait faire plus simple et aussi bien? A priori oui, Allemands et Japonais ont déjà dépassé le million d'articles tout en ne faisant usage "que" d'une trentaine de milliers d'entre eux.

D'un autre côté, 30 ou 60 voire 80'000 modèles ce n'est rien, quand on se dit que nous avons sur :fr entre 130 et 170'000 catégories. Autant pour les premiers on peut toujours en trouver quelques uns d'utiles, autant pour les secondes je me pose régulièrement la question de savoir si quelqu'un en fait jamais réellement usage pour trouver quelque chose qu'il cherche. Soyons encore plus clairs: les catégories ne sont là que pour satisfaire le besoin de certains contributeurs de couper les cheveux en quatre; mon colocataire de blog - mais néanmoins homme dangereux- Erdrokan en parlait d'ailleurs récemment.

Pour les modèles, je n'ai encore rien décidé. Mais ce qui est certain, c'est que ça fait un bail que j'ai arrêté de me soucier des catégorisations.




1. Je pense que ces histoires de crédits sont, au choix, un splendide exercice d'empapaoutage de mouches, une usine à gaz diabolique, un mensonge éhonté qu'on se fait en croyant que ça sert à quelque chose, voire all of the above.

mardi 3 août 2010

Les contributeurs anonymes sont nos amis

Autre enseignement des récentes statistiques sur les révocations sur Wikipédia dont je parlais dans mon précédent billet: les IP sont loin d'être des vandales en puissance, et quelque part font même le travail qu'on attendrait plus souvent des utilisateurs enregistrés.

Le graphique ci-dessous nous montre non plus qui a été révoqué, mais par qui:


Bon, premier constat: 85% des éditions réalisées par des IP ne sont pas révoquées (ligne noire). On parle quand même ici de plus d'un million d'éditions par an, ce qui veut dire que le système fonctionne relativement bien. En clair un anonyme qui dispose d'informations ira enrichir un article, s'il voit une faute il ira potentiellement la corriger.

Autre remarque que l'on peut faire: si les anonymes sont effectivement ceux dont les ajouts sont le plus souvent révoqués (un peu plus des deux tiers dans le segment encyclopédique), 10% de ces révocations sont le fait... d'anonymes. En clair, les anonymes corrigent également les anonymes - ce qui est particulièrement notable dans la mesure où par définition une personne non enregistrée n'a pas de liste de suivi - et donc pas de réel moyen de suivre les changements appliqués à un article. Il s'agit donc là de maintenance spontanée (ce que je trouve aussi plutôt positif).

Et si l'on regarde le détail des chiffres, on s'aperçoit de deux choses liées:
  1. Deux tiers des révocations sont des auto-révocations;
  2. Le taux d'autorévocation a évolué avec le temps (ligne bleue sur le graphique de droite).
C'est une évidence qu'il est bon de réaffirmer: les anonymes sont un bon reflet du grand public, et le grand public essaie de comprendre Wikipédia (quitte à jouer au bac à sable). Après cette phase d'apprentissage (2003-2006 dans le tableau ci-contre), on atteint là-aussi un plateau. En somme, il y aura toujours des gens pour découvrir WP, mais au même moment où le projet a atteint son plateau en terme d'éditions et de nouveaux contributeurs, on a atteint un plateau en terme de vandalismes "de découverte".

En d'autres mot, Wikipédia a atteint son stade "institutionnel" - ce n'est plus une nouveauté pour personne, et il n'y a pas à être supris si une IP connaît la maison.

dimanche 1 août 2010

Fermons les écoles

Le vandalisme est une constante - pas une menace croissante: c'est en tout cas une conclusion que l'on peut tirer du dernier billet d'Erik Zachte sur Infodisiac, excellent blog de statistiques wikipédiennes. Sa dernière fournée nous parle de nombre révocations (un sujet à la mode ces derniers temps), de qui est révoqué et par qui.

Je ne vous fais pas plus attendre et vous montre le premier graphe d'intérêt pour la Wikipédia francophone, celui qui nous parle du taux de contributions révoquées. Attention, il ne s'agit pas uniquement de vandalismes, on peut aussi y inclure les guerres d'éditions. Mais la question, en gros, est que sur 100 éditions commises par un anonyme, un utilisateur enregistré ou un bot, combien sont-elles révoquées?


Eh bien finalement pas tant que ça: environ 4% du total des éditions (la ligne noire), et la croissance (quasi-nulle) suit celle des contributions ces dernières années: il y a donc un plateau pour le vandalisme aussi.

Une chose qui me surprend en fait est la ligne verte (les bots): 1% de leur modifications sont révoquées. Ca veut soit dire que les bots se plantent, et c'est un problème, soit que les bots se plantent et qu'on s'en aperçoit, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. L'un dans l'autre, avec 0.7% de leurs éditions on peut considérer cela comme assez mineur (après tout ils corrigent surtout des éléments secondaires, comme les interwikis ou catégorisations) et n'affectant pratiquement pas la qualité de l'article touché. C'est donc trivial, surtout en comparaison des 16% de révocations touchant les contributeurs non enregistrés (les IP), principal pointque je voulais évoquer.

Premier constat à ce sujet, parce que le verre est toujours à moitié plein: c'est qu'a priori 84% des contributions sous IP sont acceptables. La question revient souvent sous une forme ou une autre, et je trouve que c'est plutôt une bonne nouvelle de savoir que les anonymes sont nos amis.

Deuxième constat, visible uniquement pour l'oeil le plus aiguisé: les révocations de contribution sous IP semblent connaître un creux régulier, on dirait quelque part vers le milieu d'année... A vue de nez en juillet-août, quand les jours sont longs... et les classes d'informatique fermées.

Se pourrait-il que ces petits morveux nos chères têtes blondes, déjà coupables de recopier Wikipédia pour leurs devoirs1, soient en plus des vandales de masse? M'est avis que la réponse est dans la question.

Avec la mise en place progressive des filtres automatisés, on peut raisonnablement espérer que la capacité à insérer un "Justin Bieber est guay mais ne veut pas l'avouer" diminuera sensiblement. Et que du coup on n'aura pas à bloquer tous les groupes scolaires de France et Navarre par défaut (parce qu'en voyant ce graphique, c'est ce que j'aurais envie de faire).





1. De mon temps c'était le Larousse.